Vivre sa matérialité
Le processus de fusion entraîne l’être sensible dans un vortex ascendant qui lui est maintenant accessible. Ce dernier le propulse dans un monde qui lui fait découvrir l’inverse de sa réalité planétaire et matérielle. Il développe une hypersensibilité à cette énergie qui est et peut continuer à être psychologiquement et psychiquement déstabilisante. Il est en initiation solaire. Malgré cette souffrance qui se manifeste dans l’événementiel comme dans l’occulte pour fins d’anéantissement de mémoires conscientes et inconscientes, la personne a tendance à se laisser posséder par cette énergie et perd souvent sa volonté de rester bien ancrée dans la matière.
Au fil du temps, elle peut en venir à trop affectionner sa souffrance, car elle lui donne l’impression d’évoluer. Les accalmies qui sont nécessaires à son bien-être lui font craindre de ne plus être en contact avec sa source. Ceci est une illusion spirituelle très subtile et difficile à neutraliser car la personne croit souvent déjà avoir dépassé ce stade. C’est en réalité l’envers de la médaille de la même domination. Que l’on soit dominé par les plans anti-vie ou par les plans systémiques, les fils qui manipulent la marionnette n’en sont pas moins existants. Dans sa phobie de ne plus croire qui que ce soit ou quoi que ce soit, la personne en vient à ne plus croire à son droit d’être heureux ou à la possibilité de l‘être. Elle reste en processus d’initiation perpétuel.
Par ailleurs, certaines personnes en viennent tellement à ne plus vouloir se faire avoir par les événements qui les plongent dans la souffrance, qu’elles ne se permettent plus de goûter aux plaisirs de la vie, car elles ne s’y exposent plus. De cette façon, elles croient être en mesure de couper l’herbe sous le pied des forces qui les font souffrir, en se refusant les occasions heureuses pour éviter les événements douloureux. La vie ainsi sabotée devient très monotone et la souffrance de la solitude qu’elles croient s’imposer bafoue leur droit à une vie équilibrée. Dans un cas comme dans l’autre, la crainte de ne plus souffrir ou de trop souffrir les garde dans une prison spirituelle, à l’intérieur d'une matérialité atrophiée.
Ce genre de situation peut durer des années avant que la personne décide finalement de s’extirper de ce cercle vicieux pour appliquer sa volonté de vivre dans la matière et forcer cette énergie à descendre afin de l’appliquer dans toutes les sphères de sa vie matérielle et de lui donner une qualité à la mesure de son intelligence. La liberté doit se vivre dans la tête et dans la matière, simultanément. Arrêter de jouer le jeu de l’esprit en rationalisant et en justifiant son inaction au nom de la vibration, là est la vraie puissance. Redevenir le soleil de son propre univers au lieu d’être en orbite autour d’une force qui nous magnétise, c’est cesser d’être en périphérie du centre qu’on a cédé à l’invisible pour reprendre la place qui est la nôtre. L’esprit ne s’occupera pas de notre bien-être dans la matière. La personne doit se mettre en action et laisser l’Autre en lui faire son travail de descente au lieu de vouloir le faire pour lui. À chacun sa tâche.
Michèle Robinson
Août 2010